En voici, encore, un artiste lorrain bien injustement oublié :
Edouard HENRY est né à Nancy en 1871, il passe sa jeunesse dans la campagne lorraine à Bayon puis rejoindra la capitale en 1890 pour s'inscrire en 1892 à l'Atelier Julian avec comme professeurs Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury. Il expose à la Société Nationale des Beaux-Arts sous son nom d'artiste "Edouard HENRY-BAUDOT"
A partir de 1912, il se rend très souvent en Bretagne, dans le sud-Finistère (Raguenès) et à Belle Ile, où il retrouve, parmi d’autres artistes, son ami le musicien Albert ROUSSEL. Il y réalise de grandes compositions (gouaches sur châssis) ainsi que de très nombreux dessins à la plume et encre de chine. La solitaire demeure du château de Goulphar lui fit découvrir le charme et la rudesse de la Bretagne.
Au début de la première guerre mondiale. Il sera engagé volontaire et travaillera sur le front pour le Général GALLIENI.
Après le conflit, de santé fragile, il rejoindra la Bretagne et peindra à de multiples reprises les paysages sauvages et la population si attachante de cette terre d'Armor.
Le 4 avril prochain, à Paris-Drouot, l'étude Coutau-Begarie va mettre en vente un très fort lot de spectaculaires très grandes huiles sur toile, hélas conservées dans de piètres conditions, roulées, sans châssis et donc présentant d'importants défauts, traitant de sujets variés.
Les souvenirs de son séjour breton sont présents, avec ces "Bretonnes dans un champ", 96cmx125cm, que nous présentons en tête de cet article. Un important travail de restauration va être nécessaire pour redonner son charme à cette belle scène intimiste.
Toujours dans la campagne bretonne, il peindra ce "Paysan réparant sa faux" :
Dans le même état, on trouvera ces "Bretonnes devant une église" :
Et en mer, il présente ces "Pêcheurs au filet" :
Enfin, le corps féminin est une grande source d’inspiration, certainement née lors de ses études à l’atelier Julian. Il accueille de nombreux modèles dans son atelier du Boulevard Berthier.
Nécessitant, là encore un bonne restauration, voici ce beau nu "Eve croquant la pomme"
On pourra préférer cette huile bucolique " Couple dans un paysage à l'automne" :
ou ce personnage moins dénudé : "Jeune femme étendue à l'ombrelle" :
Beaucoup de critiques ont vu en Edouard HENRY-BAUDOT un peintre animalier.
Il se rend souvent au "Jardin des Plantes" pour observer les animaux sauvages, au Muséum pour en étudier l’anatomie et le squelette. De nombreuses œuvres traduisent cet intérêt : une superbe série de tigres installés dans un décor luxuriant, chevaux au travail, et des vaches dans les prairies etc. En voici deux exemplaires là encore, direction un atelier de restauration.
"Quatre chevaux au printemps" :
ou "Jeune vache et les chiens" :
Les amateurs pourront découvrir la totalité des oeuvres d'Edouard HENRY-BAUDOT sur le catalogue de la vente que l'étude Coutau-Begarie va donc organiser ce jeudi 4 avril.
Même en piteux état, ces oeuvres d'un artiste post-impressionniste lorrain, présentent un grand intérêt et nulle doute que cette vente va attirer l'attention des amateurs de "beau".
Robert LETERRIER