Émile Just BACHELET étudie à l'École des beaux-arts de Nancy où il est élève de Jules Larcher pour le dessin et d' Ernest Bussière pour la sculpture . Il poursuit ses études à l' École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il rencontre Georges Roty qui lui ouvrira les portes de la bourgeoisie parisienne.
Après le premier conflit mondial, il participe à l'élaboration de nombreux monuments aux morts et travaille beaucoup avec la compagnie des forges de Pont à Mousson.
A Nancy, il est particulièrement connu pour les sept grandes sculptures qui ornent les façades des anciens "Magasins Réunis" devenus les magasins du "Printemps" depuis.
Après l'incendie du grand magasin en 1916; son propriétaire Eugène Corbin et l'architecte Pierre Le Bourgeois ont recréé entre 1926 et 1928 ce grand ensemble immobilier (Artlorrain.com possède un des deux dessins préparatoires, le second étant dans les réserves du Musée lorrain de Nancy).
Le sculpteur lorrain Emile-Just BACHELET (1892-1981) est donc l’auteur des tables sculptées qui couronnent les trumeaux du premier niveau, dont les figures féminines évoquent la toilette, l’élégance et les loisirs.
Nous vous en présentons, en tête de cet article, trois, particulièrement représentatives du style de l' "Art Déco".
Vers 1930, confronté à des difficultés financières, il collabore avec les faïenceries Henriot de Quimper et produira alors un grand nombre de petits groupes en faïence polychrome très recherchés de nos jours par les amateurs d'art breton.
Ce lundi 1er juillet, Maitre Jezequel, dans sa salle de Rennes Enchères va présenter le groupe le plus connu "Les mariés à cheval", une œuvre en faïence émaillée polychrome issue de la Manufacture Henriot. Elle vient d'être cédée pour 2500 €. :
A Quimper, chez Adjug'Art, Maitres Cosqueric et Le Grignou vont, le 6 juillet prochain, mettre aux enchères plusieurs de ces statuettes, en voici quelques unes :
"Lavandière à son travail" estimée entre 1000 et 1200 € :
"Bigoudène au cochon" N° 80 du peinteur et portant au socle le monogramme de l'auteur. Manufacture HENRIOT, vers 1930.
Haut. 24 cm. :
"Couple de bigoudens debout en prière" en faïence à couverte verte, 500 à 700 euros :
"Bigoudène portant son enfant" haute de 34cm et estimée entre 500 et 700 € :
"Bigoudène embrassant son enfant" cette terre cuite peinte en polychromie mais non signée :
Ou enfin cette "Piéta" reproduite dans l'Encyclopédie de la faïence de Quimper. T. IV p. 44.
Pour mémoire, rappelons quelques belles enchères obtenues par notre sculpteur lorrain dans les salles de ventes françaises ou étrangères :
La plus exceptionnelle concerne cette extraordinaire sculpture unique en ivoire "Léda" haute de 130cm et que Maitre Osenat a adjugé le 21 mars 2015 à Fontainebleau pour 32 500 euros frais en sus :
Quel exemple parfait d'un objet de la période "Art-Déco" !
A New-York, le 17 décembre 2020, la maison Bonham's présentait cette grande - 190cm - sculpture en marbre rose "Vénus à la coquille" avec une estimation entre 16 484 et 24 726 euros :
A un niveau moindre, ce beau bronze, une fonte de Valsuani de 63cm, "Femme agenouillée" était adjugée, en décembre 2021 chez Me. De Maigret, pour 2500 euros frais non compris. :
Un autre bronze fondu par Valsuani "Recueillement" était acquis à Lyons la Forêt en novembre 2015 pour 2700 euros. :
De retour dans les groupes en faïence polychrome de Henriot, ce "Saint Yves entre le riche et le pauvre" était cédé en juillet 2015 à Brest chez Me. Cosqueric contre 5000 euros. :
Sur la fiche de Emile-Just BACHELET, vous pourrez retrouver plus de 260 oeuvres d'un artiste parfaitement représentatif de cette période de l'entre les deux guerres l' "Art-Déco".
Robert LETERRIER